mercredi 18 avril 2018

Premier mois à bord

Me revoilà donc, pour la quatrième fois, avec un Moussaillon d'un mois à peine.  Ayant déjà traité de ce sujet il y a trois ans, je vais pouvoir cette fois me contenter d'un article de mise à jour!

En 2014, j'avais donc parlé :

Et plus globalement, j'avais dans cet article discouru sur les occupations possibles d'un moussaillon de moins de trois mois.
Revenons sur tout ça à la lumière de cette quatrième expérience. 

Les régurgitations


Et bien, première surprise : Petirou n'est pas un vomito! Du moins, pour le moment... Certes, il a de temps en temps de petits trop-pleins, mais rien de comparable aux jets d'autopompes anti-émeutes de ses frères et soeur! Juste un petit filet de lait au coin de la lèvre, rapidement épongé d'un coup de tétra.  Du coup, mes considérations de l'époque sur le modèle et la quantité de bavoirs nécessaires me paraissent bien accessoires aujourd'hui!
Notez néanmoins que les vêtements en laine ont toujours ma préférence, puisqu'ils n'absorbent très peu les régurgitations et sèchent très vite, contrairement aux vêtements en coton

Activités pour tout-petit

J'avais donc parlé ici de comment occuper un tout-petit, principalement avec jouets et objets à observer, puisque la coordination main-oeil est toujours au point nul.  

Nous sommes donc repartis sur les mêmes bases, à savoir privilégier les contrastes.  Voici donc le coin jeu actuel de notre Petirou : 
  • Un tapis de jeu bien douillet, carrelage froid et temps hivernal oblige : Trois couches donc une constituées par un surmatelas en laine terriblement douillet (idée piquée chez Minuscule Infini)
  • Un miroir
  • Des cartes noir et blanc de chez Wee Gallery
  • Un mobile de Munari, que je n'ai pas réussi à attacher de manière satisfaisante à l'heure actuelle.  Je me contente donc du portique comme support actuellement, sachant que d'ici quelques semaines, notre petit bonhomme se fera probablement un plaisir d'attraper voir arracher les différents éléments. 
Ca, c'est pour la théorie.  En pratique, qu'est ce que ça donne? 

Ben en pratique, ce coin-jeu se retrouve systématiquement envahi soit par des peluches ou autres hochets gentiment déposées là par les aînés bien intentionnés, soit par les dits-aînés, désireux de faire la causette avec leur petit frère, toujours bien intentionnés mais un brin envahissant, et parfois oublieux du fait que se bagarrer à côté d'un tout petit n'est pas vraiment recommandé... 

Quant aux images contrastées, leur succès est mitigé.  Assurément, Petirou aime les contrastes, mais il se contente en fait de peu de chose : le contraste du chassis noir sur le mur blanc est ainsi capable de l'occuper pendant de longues minutes, au détriment du joli mobile...  


Les chaussettes

Bon, donc, il y a trois ans, j'avais déliré sur le détournement de chaussettes comme objets de puériculture.  Si nous avons récidivé pendant quelques jours pour protéger les ongles de notre petiot, pour les pieds en portage, nous en sommes revenus à des accessoires plus consensuels : les chaussons de portage.  Ca fait pareil que les chaussettes, mais c'est fait pour, donc mieux coupé et nettement plus chaud.  

Le dodo

Ahhh, le dodo, vaste sujet! C'est que nos moussaillons nous auront couté cher en heures de sommeil... Et après trois expériences prolongées de nuits interrompues,  nous ne nous faisons aucune illusion sur ce qui nous attend avec notre numéro 4.  Et si, pour le moment, il a une attitude nocturne acceptable, je sens déjà qu'il marque de nettes préférences pour l'endormissement à bras (et pourquoi l'en blâmer?). 

Bref, qu'est ce qui a changé par rapport à mon précédent article sur le sujet

  • Nous n'avons pas encore sorti la grosse artillerie : Point de "cocoonababy" ni d'emmaillotage pour le moment. 
  • J'ai fabriqué un Toponcino (en fait, deux), petit matelas très pratique permettant de transporter le bébé en préservant au maximum son confort (chaleur, odeur).  Je l'apprécie d'une part parce qu'il permet aux aînés de porter le petit de manière sécuritaire, et d'autre part, parce que cela me permet de le déplacer facilement lorsqu'il dort dans notre lit (il me suffit de tirer sur le matelas et le bébé vient avec... ). Plus prosaïquement encore : en cas de fuite de couches, c'est le Toponcino qui est mouillé et non ce qui est en dessous (tapis de jeux ou matelas parental) : plus pratique pour les lessives! 
  • L'Amiral et moi-même faisons chambre à part... bien que peu romantique, cette solution permet d'optimaliser le temps de repos de l'équipage :  Etant de toute façon de corvée allaitement, je me réveille à tous les coups, donc pourquoi imposer ça également au Papa? Il s'exile dès lors dans la chambre à côté, au grand plaisir de Miss Fleur qui a donc de la compagnie nocturne.  Je gère la partie alimentaire, mais si nécessité de changement de couche, je fais alors appel à l'équipe.  Le matin, j'ai droit à faire la grasse matinée avec le petiot tandis que l'Amiral, relativement mieux reposé que moi, se lève pour gérer les aînés, les conduire à l'école (et accessoirement, aller bosser). 

Bonus : L'accessoire miracle! 


Liseuse  numérique

Pour finir cette tartine, je vais encore mentionner LE truc miraculeux découvert cette fois-ci : La liseuse électronique! Quel rapport avec les p'tits bouts?  Aucun, a priori, et pourtant, c'est l'objet qui m'aide le plus en ces premières semaines.  Certes, je suis coincée de longues heures dans mon fauteuil avec mon tout-petit dans les bras, pour le nourrir, le calmer ou le laisser dormir... Mais au moins, je peux lire! 

Une liseuse, c'est plus léger qu'un livre, ça se tient à une main (voir à deux ou trois doigts), et surtout, ça ne nécessite pas de manoeuvre compliquée pour tourner les pages! Résultat : les journées sont certes improductives, mais je ne m'ennuie pas une seconde et je serais incapables de dire combien de livres j'ai pu lire sur ces dernières semaines (plus que sur les trois années précédentes, probablement!).  Autre avantage : Le rétro-éclairage, qui permet la lecture vespérale sans lumière risquant d'incommoder le petit dormeur.  

Bref, j'adore! A recommander si vous chercher un cadeau pour des jeunes parents friands de lecture.  Et pour les ebooks, je recommande la plateforme Lirtuel des bibliothèques de la Communauté Française : des ebooks à emprunter gratuitement, si vous avez la liseuse adéquate! 







vendredi 1 décembre 2017

Bienvenue Moussaillon!

Branle-bas de combat : le mois dernier, nous avons procédé à l'embauche d'un quatrième P'tit Mouss'. Et oui, même si le navire était déjà bien rempli, nous avons finalement estimé qu'un peu de main d'oeuvre en plus ferait du bien à la troupe... et surtout à l'ambiance à bord!

Après une procédure d'embauche de 9 mois, nous avons donc accueilli la nouvelle recrue parmi nous.  Une naissance magnifique, dans la douceur de notre chez-nous, avec les trois grands en train de lire tranquillement au salon.  Notre petit bonhomme est arrivé tambour battant dans les mains de son Papa qui a ensuite pu confier la suite des opérations à notre super sage-femme, qui aura donc veillé sur chacune des quatre naissances.

Gérer un tel équipage n'est pas de tout repos, certes, mais que de petits bonheurs au quotidien! Nos trois grand Moussaillons sont ravis de leur petit frère, même la petiote qui pourtant, voulait une petite soeur.  C'est sûr que, pour l'équilibre des genres, on s'est un peu planté... mais notre moussaillonne en vaut bien trois!

Pour eux, la vie continue sans grand bouleversement, si ce n'est quelques cernes sur le visage de leurs parents et le plaisir de câliner un bébé au retour de l'école.

Quant à nous, nous vivons des moments privilégiés : ralentissement professionnel et maternage intensif, en cette fin d'automne, nous font vivre à un rythme ralenti, tout en douceur et cocooning. Certes, tout n'est spécialement facile, et notre petit bout,  bien que globalement zen, souffre bien de quelques coliques et développe une nette préférence pour les siestes dans les bras de ses parents... mais l'expérience aide, et nous savons que ces moments sont fugitifs, que les souvenirs des réveils difficiles s'effacent au lever du soleil, et que les coliques disparaissent bien vite au profit des sourires canailles et des gazouillements.   Alors on profite de ces petits ronflements contre notre poitrine, de ces petits cheveux tellement doux qui viennent nous chatouiller le nez, de cette odeur de nouveau-né, et de ces petits poings serrés contre nos doigts.

Né fin octobre à la saison des potirons et d'Halloween, notre Moussaillon est arrivé avec une magnifique chevelure cuivrée de circonstance : nous le surnommerons  donc ici Petirou!


mardi 6 septembre 2016

Jeux de société en vrac

Bon, il faut me rendre à l'évidence, notre rythme de découverte de jeux de société est beaucoup plus élevé que ma fréquence de rédaction d'articles (pas difficile, faut dire).  Du coup, il devient raisonnable de travailler en série.

Ce WE, nous avons pratiqué le jeu de société intensif entre amis et enfants.  Nous avons le plaisir de compter, parmi les participants, une ludothécaire passionnée et d'extrêmement bon conseil, ce qui fait que nous avons bénéficié d'une montagne de jeux à tester et que chacun a pu trouver chaussure à son pied.

Voici donc, en bref, un récapitulatif de quelques titres essayés durant ces deux journées.

Potion Explosion (à partir de 6-8 ans)



Un très chouette jeu dans un contexte type Harry Potter, ou des apprentis alchimistes conçoivent des potions très... explosives.  

Le matériel est très agréable, avec notamment son distributeur de billes en élément central.  
Pour obtenir les billes, ingrédients nécessaires aux potions, chaque joueur a le droit d'en prélevé une à chaque tour.   La bille ainsi retirée crée un trou qui "aspire" les billes plus haut dans la rangée, créant une petite collision.  Si les deux billes qui se retrouvent à présent côte à côte sont de même couleur, le joueur peut également les prendre, ce qui provoque à nouveau une collision et potentiellement... des collisions à la chaîne! 

Seront donc favorisés ceux qui arrivent à détecter rapidement les palindromes parmi les séquences de billes.  Néanmoins, cela ne suffit pas, puisqu'avec chaque potion réussie peut s'activer un pouvoir spécial rajoutant une couche de piment aux règles.  

Nous avons joué une chouette partie entre adultes, mais les enfants étaient irrésistiblement attirés par le matériel.  Ils ont testé une partie de leur côté, mais sans supervision, les règles n'ont guère été respectées.  De l'avis de notre ludothécaire attitrée, le jeu peut convenir éventuellement dès 6 ans à condition de retirer les pouvoirs des potions.  

Pour en savoir plus sur le jeu, vous trouverez des critiques sur LudiGaume et Jeux de Nim

Code Names (pour adultes)





Un principe hyper classique : deux équipes, dans chaque équipe, chaque joueur doit faire deviner des mots à l'autre.  Néanmoins, ici, les mots à deviner appartiennent à une grille de mots, comprenant ceux spécifiques à chaque équipe, des mots "neutres", et un mot "tueur" qui, s'il est prononcé, fait perdre l'équipe coupable du délit.  Toute la difficulté consiste à associer en un même indice plusieurs mots à faire deviner...

   
Nous n'avons pas testé ce jeu avec les enfants, mais de par la difficulté d'associer des idées, il n'est probablement pas abordable avant 8-10 ans.  

Pour en savoir plus : Voir la critique chez Jeux de Nim


La bande des porcelets (familial à partir de 2,5-3 ans)


Petite Fleur a été un peu délaissée au milieu de ces parties complexes, mais malgré tout, nous avons pu lui proposer un nouveau petit jeu de société : La bande des porcelets.  Un jeu de l'oie à sept joueurs avec une particularité amusante : si un porcelet tombe sur une case déjà occupée, il grimpe sur le pion qui s'y trouve et avancera donc de concert avec lui, profitant sans vergogne du lancer de dé de l'adversaire.  

La petiote commence tout juste à compter, et pour une raison obscure, privilégie la suite "5-6-7-8-9" au lieu du classique "1-2-3", donc elle est bien sûr loin d'être autonome à ce jeu, mais elle a beaucoup apprécié de pouvoir jouer avec plusieurs joueurs.  Comme souvent, on travaille le tour de jeu, le respect des règles, et le dénombrement.  En 2-3 parties, elle déjà fait de beaux progrès, et arrivait à déplacer le pion de case en case en comptant avec nous.  Quant aux autres joueurs, malgré la simplicité du jeu, ils ont pris plaisir à la partie, très courte et efficace.


Shadow Hunters (adultes)



Shadow Hunters a été sorti en fin de soirée, une fois les enfants couchés, et a donc été joué uniquement entre adultes.  Trop complexe à mon avis pour notre Aventurier de 8 ans, donc j'imagine qu'il faut au moins 10 ans pour l'apprécier.  

C'est un jeu à rôle caché, similaire au classique Loup Garou, mais plus complexe puisqu'il se joue avec un plateau et des cartes événements/armes.  Trois types de rôles : Les Shadows (monstres) et les Hunters (humains), ennemis mortels, et les Neutres, aux objectifs et pouvoirs spécifiques.  

Nous étions sept, et ma foi, la dynamique de jeu était vraiment sympa! Certes, on a parfois tendance à accuser un peu au hasard au début, mais contrairement au Loup Garou, il y a moyen d'obtenir des indices sur le rôle de chacun et d'avoir donc des éléments concrets sur lesquels se baser.  

Witness (adultes)




Un petit jeu d'enquête coopératif à présent, également joué en soirée et donc sans enfant.  Quatre enquêteurs, chacun ses indices spécifiques, et la possibilité de se rencontrer deux à deux pour échanger ce que chacun sait... en chuchotant.  Effets "téléphone arabe" et "trous de mémoire" obligent, il n'est vraiment pas si évident de réunir tous les indices... Or, le nombre de points gagnés est au prorata du nombre d'enquêteurs ayant résolu le mystère!

Les règles sont simplissimes, chaque enquête est très courte et très facile à mettre en place, c'est donc un jeu très efficace  et peu chronophage.

Roll For The Galaxy (à partir de 8-10 ans)







Une très bonne surprise que ce jeu de construction d'empire, à base d'une multitude de petits dés irrésistibles! Je n'étais pas trop tentée au départ, mais j'ai fini par me joindre à la partie et je ne l'ai pas regretté une seconde, malgré le temps passé à la présentation des règles (pourtant pas si complexes une fois que tout a été expliqué) . 



Le but du jeu est donc de développer sa civilisation à l'aide de petits ouvriers (les dés) qui vont pouvoir explorer de nouveaux territoires, les coloniser, faire de la recherche/développement, ou produire/expédier des marchandises.

Un élément particulièrement apprécié : le fait que les joueurs jouent simultanément à chaque tour de jeu.  Cela maintient le rythme et rend le jeu très fluide.

Notre Aventurier était de la partie, et du haut de ses 8 ans, il a assez bien intégré les règles.  Je me suis permise de lui glisser quelques conseils stratégiques, mais je ne suis pas sûre qu'il en ait eu tellement besoin... En tout cas, il a bien accroché!

Pingo Pingo  (à partir de 5 ans avec règles simplifiées)

Pingo Pingo, c'est LE jeu sur lequel les enfants ont lorgné tout le WE, avant que notre Ludo en chef ne trouve le moyen de le mettre en place dimanche en fin de journée.  

Le principe : C'est un Jungle Speed avec un pistolet à flèchettes et une bande son!

On glisse le CD dans un lecteur, on place les monstres sur la table, et hop, c'est parti pour retourner les cartes et essayer d'être le premier à taper sur les trésors à récolter. Un monstre apparaît? Hop, le joueur attrape le pistolet et essaye de le tuer... avant que ne retentisse le signal sur la bande son.  Bande son qui fait se succéder jour et nuit, changeant régulièrement les contraintes sur les cartes trésors que les joueurs sont autorisés à prendre.

La partie n'a pas été simple à organiser, car nous ne bénéficions pas d'une table avec suffisamment d'espace pour se déplacer autour.  Le jeu a donc été placé au salon avec un "coin monstre" séparé de la table de jeu principale.  Les joueurs avaient 5, 6, 8 et 30 ans.  Les petits ont assez bien compris les principes, mais il a fallu l'intervention des adultes pour les aider à charger le pistolet et replacer les monstres une fois ces derniers abattus.  Les règles avaient également été simplifiées pour l'occasion.

Un bon moment pour tout le monde, mais j'attend d'avoir l'occasion de faire moi-même une partie à un "rythme adulte" pour me faire réellement un avis.



La Forêt Enchantée/Im Grossen Zauberwald (àpd 5 ans)


Je réalise que nous avons finalement beaucoup joué entre adultes, et que les petiots ont peut-être moins eu l'occasion de tester de nouveaux jeux que nous.  Qu'importe, ils ne se sont pas ennuyés de toute façon! Malgré tout, un jeu qu'ils ont pu essayé est celui de la Forêt Enchantée, avec un très beau matériel en 3D peut-être un peu laborieux à mettre en place.  




L'objectif : Réaliser des potions en récoltant des ingrédients (tiens, un air de déjà vu?).  Les ingrédients sont répartis entre les arbres, et les joueurs doivent les attraper à l'aide de petits balais.  Il faut respecter l'ordre des ingrédients, et se dépêcher de récolter  un maximum avant le signal de fin donné par le joueur "meneur" du tour.

Les règles du jeu sont très simples à comprendre et le jeu assez court, de l'ordre de 15 minutes.  Je pense que les petits ont bien apprécié la première partie, à laquelle je n'ai pas assistée.  Pour ma part, le Petit Pirate étant parti chez une copine (jouer à des jeux de société...) au moment où j'ai sorti le jeu, j'ai expérimenté une partie avec l'Aventurier, et clairement, le jeu était un peu trop simple pour tout le monde.  A privilégier donc avec des plus jeunes.









lundi 29 août 2016

Jeux de société pour Mini-Mouss : Le petit Verger

Après le Little Memo, ses coccinelles et ses "bellullines", voici un second jeu de société apprécié par notre Petite Fleur (2,5 ans).  Apprécié, que dis-je! Plébiscité! C'est son favori depuis plusieurs semaines, et je sens que l'intérêt n'est pas près de s'éteindre.



Le Petit Verger est donc un dérivé du grand classique de chez Haba, le Verger (cliquez sur le lien, y a même des calculs de proba!).  A la différence de son grand frère, il n'y a qu'un arbre au lieu de quatre, pas de puzzle du corbeau mais un parcours sur plateau pour celui-ci, et une composante mémoire qui pigmente un peu le jeu.




Le matériel : Un plateau avec un parcours pour le corbeau et un arbre accueillant 5 cerises, un panier pour la récolte, et quinze cartes "fleurs" de cinq couleurs reprises sur le dé (le sixième côté étant un joker).  Les éléments sont robustes, sympas et agréables à manipuler.

Les cartes sont double-face : Du côté visible, une fleur de couleur, de l'autre, trois possibilités : Soit une cerise, soit un corbeau, soit un animal en train de faire la sieste.

Le jeu est coopératif, et l'objectif est de cueillir les cinq cerises avant que le corbeau n'atteigne l'arbre.   Chacun à son tour, les joueurs lancent le dé, et obtiennent une couleur.  Ils peuvent retourner une des trois cartes de couleur correspondante.  Si c'est une cerise, le joueur cueille son dû et garde la carte.  Si c'est un corbeau, il l'avance d'une case, et si c'est un dormeur, rien ne se passe.  Dans ces deux derniers cas, la carte est remise en place.

On retrouve donc plusieurs ingrédients dans ce petit jeu : Le lancer de dé, la course contre la montre (ici le corbeau), et le Memory.  C'est donc un jeu relativement complexe pour des petits bouts, mais il est tellement bien agencé que ça coule finalement de source... Petite Fleur s'en sort sans problème alors qu'elle mélange allègrement les règles dans d'autres jeux d'apparence plus simple.



Il est possible de moduler un peu la difficulté en agençant les cartes par couleur : Il sera ainsi plus simple de mémoriser les cartes déjà sorties (corbeaux et dormeurs), et de visualiser les couleurs pour lesquelles la cerise a déjà été cueillie.   Avec un enfant plus grand, on ne triera pas afin de rendre la mémorisation un peu plus complexe.

Le Petit Verger est un jeu que nous avons depuis longtemps, et qui aura indubitablement bien servi.  Pour un jeu de "petit", il reste encore agréable à jouer pour les adultes, et les grands frères prennent également plaisir à jouer avec la moussaillonne.  Bref, un jeu pour toute la famille, de 2 à 99 ans!

vendredi 19 août 2016

Jeux de société pour Mini-Mouss : Little Memo

Ahh, les vacances d'été, tant attendues pour pouvoir prendre du temps pour soi, ses enfants, sa maison, pour coudre, bricoler, créer, bloguer... A peine commencées, déjà terminées!  Etat d'avancement de la to-do list : 30%.  Mais je ne désespère pas, et me voilà en train d'écrire mon premier article estival juste après avoir repris le travail.

L'activité récurrente cet été dans notre grand raffiot, ce furent les jeux de société.  En voyage lorsqu'il faisait mauvais, le soir entre adultes et grands enfants, ou bien suite à des razzias à la ludothèque de la ville.  L'aventurier est déjà vétéran en la matière, le P'tit Pirate surnage pas trop mal dans les jeux complexes auxquels son frère l'initie, et notre Petite Fleur fait ses premiers brasses avec des titres adaptés.

J'ai déjà parlé jeux de société une fois ou l'autre, mais je pense à présent me lancer dans des reviews plus régulières.

Le test du jour : un bon basique pour tout-petit, le Little Memo de chez Djeco.




C'est un bon vieux jeu de Kim, avec des petits animaux du jardin colorés tout mignons et une petite boîte pour le "cache-cache".

L'objectif : Travailler la mémoire et l'observation.

J'y joue donc avec Petite Fleur, 2 ans et demi dans quelques jours.  Le jeu est super simple, mais il y a énormément de marge de progression :


  1. Nommer et reconnaître les animaux.  On est plus dans le registre des insectes que dans les classiques animaux domestiques, donc il se peut que l'enfant ne les connaisse pas encore. 
  2. Montrer le principe du jeu : On dispose deux animaux, on en cache un et on le nomme.  
  3. Augmenter le niveau de difficulté en augmentant le nombre d'animaux.  On ne bouge pas les animaux, on se contente de recouvrir l'"élu" avec la petite boîte. 
  4. Même chose, mais cette fois, la boîte est en retrait et on retire l'animal choisi de la table pour le dissimuler sous la boîte, à l'écart.  Le joueur ne peut donc plus aussi facilement utiliser la position de la boîte pour se rappeler de l'animal en dessous.  On peut même s'amuser à mélanger les animaux... 
  5. Et enfin, on peut envisager d'ajouter un animal au lieu de le retirer, ou bien d'en déplacer un, etc. 
Pour le moment, la puce arrive à s'en sortir avec 4-5 animaux sans déplacement (niveau 3), mais à condition d'avoir ajouté les animaux 1 par 1, et uniquement durant les premières minutes de jeu.  Au delà, et sans grande surprise, sa concentration se délite et il est temps soit de ranger, soit de la laisser s'amuser en jeu libre.  

Il y a un élément du jeu qui est encore complexe pour elle, c'est la succession des étapes "fermer les yeux, observer, nommer l'absent".  J'ai du ritualiser et théatraliser le processus pour réussir à ce qu'elle ne voie pas la dissimulation de l'animal et puisse mettre sa mémoire en action, mais je vois bien que le sens de cette étape lui échappe quand elle demande à inverser les rôles.  Elle m'imite, mais en mélangeant toutes les opérations, pour un résultat sans queue ni tête pour toute personne de plus de 3 ans. 



Le jeu comporte également des pions permettant de comptabiliser les points gagnés, mais je les ai pour le moment laissés de côté car la notion même de victoire est encore étrangère à notre petiote.  Je les utiliserai éventuellement pour une partie avec le P'tit Pirate, si le jeu ne s'avère pas trop facile pour lui.

Pour conclure, Little Memo est un chouette petit jeu que je me réjouis d'avoir loué à la ludothèque, qui permet des petites parties sympathiques avec ma Petite Fleur.   Nous ne l'exploitons pas encore vraiment en tant que "jeu de société", mais plus comme exercice de mémoire, et ça complète agréablement les "Memory" plus classiques, que nous proposons également à la puce à raison de 4 à 5 paires par partie.






samedi 30 avril 2016

En tricot, les matelots!

Peu après la naissance de Bébé Fleur - qui n'est plus du tout un bébé à l'heure actuelle, nous l'appellerons donc à présent Miss Fleur, même si Miss Tornade serait plus approprié -, donc, peu après la naissance de Miss Fleur, je suis tombée sur une boutique vendant des vêtements pour bébés... en laine.  Titillée par la curiosité, j'ai creusé un peu le sujet et me suis laissée séduire.


La laine, cette matière rèche et ringarde? Ces vêtements toujours si casse-pieds à nettoyer?  Mhhh, en fait, ça vaut la peine d'y regarder à deux fois : 

  • La laine, ça peut être très doux.  Par exemple, la laine de mouton Merinos. 
  • La laine, ça tient chaud, mais ça laisse la peau respirer (et ça évacue la transpiration)
  • La laine, ça peut être tricoté très fin.  Voire même carrément hyper fin.  Parfait pour des sous-vêtements. 
  • La laine, ça n'a pas besoin d'être lavé très souvent. 
  • La laine, c'est une fibre naturelle
  • La laine, c'est étirable, et ça fait donc des vêtements pour bébés qui durent LONGTEMPS
  • La laine, ça s'imperméabilise facilement à grand coups de lanoline.  Super pour les vêtements d'extérieur. 
Je ne vais pas m'étendre sur ces qualités, d'autres l'ont déjà fait avant moi (voir par exemple le blog de la boutique Mamoulia, ou encore sur le superbe blog Minuscule Infini).  

Par contre, je vais me permettre un petit partage d'expérience, avec les produits que j'ai testés et approuvés.  18 mois après mon premier test, les trois matelots portent à présent de la laine de manière quasi quotidienne (du moins en saison froide). 

On a testé pour vous...

Manymonths


Premier produit testé, et coup de coeur immédiat : Le body-shirt évolutif.  Le principe : Un body dont  l'entre-jambe est amovible, avec deux réglages possibles pour les pressions.  Taille annoncée pour le modèle choisi S-M : De 3 à 12/18 mois.  Miss Fleur a deux ans, il sert encore occasionnellement quand la taille L est au nettoyage (mais ma matelote est un modèle réduit).  Ces bodies sont super pratiques parce que : 

  • ils durent longtemps,
  • ils ne doivent pas être nettoyés souvent (les petites taches se frottent très facilement)
  • ils n'absorbent pas les liquides, donc en cas de bavouille ou de de renversement de gobelet, hop, un petit coup de serviette et il n'y a plus rien.  Super aussi pour les vomitos lactés des tout-petits!
  • en cas de débordement de lange, il suffit de piquer l'entrejambe d'un autre body et hop, pas besoin de changer le bébé. Et en cas de tâche d'urine, il suffit de laisser aérer quelques heures et c'est comme neuf (si si, j'y reviendrai!)
  • l'entrejambe peut se retirer, et on a alors soit un t-shirt, soit un pull selon si on est en début ou fin de taille.  C'est aussi super pratique pour l'apprentissage de la propreté, quand Bébé veut se balader sans couche, on retire l'entrejambe avec la couche et plus de risque d'avoir le bas du body trempé parce qu'il a traîné, au choix, dans le fond du petit pot ou dans la flaque de pipi.
Le même, plusieurs mois plus tard (cfr tignasse).
Manches non retroussées, il reste de la marge
Premier jour en laine! Bébé de 5 mois, manches retroussées,
body bien ample mais qui tombe bien.






















Seul petit bémol : Alors que les bodies achetés l'an passé étaient 100% laine, ceux de cette année ont le col et les manches en coton.  C'est moins pratique car ça se mouille en cas de transpiration, c'est plus vulnérable aux tâches, et ça met plus longtemps à sécher que la laine.  Ca reste un super produit, mais j'espère un retour aux 100% laine l'an prochain.  

Dans la même collection, j'ai également testé : 

  • Les longuies : Des culottes à deux épaisseurs de laine destinées à recouvrir des couches lavables.  Se portent avec le body par-dessus, ça peut donner un look particulier, sauf si on inverse les entrejambes.  Je n'utilise plus que cela pour les couches de nuit, car c'est beaucoup plus confortable que des couches en plastique.  Et surtout, pas besoin de nettoyer quotidiennement (loin de là) : Une culotte puante le matin, convenablement aérée, sera à nouveau toute fraiche le lendemain, si pas déjà le soir même! Avec une culotte en PUL, si ça sent le matin, ça puera autant le soir.  Il existe une version courte (shorty) pour l'été. 
Body et longie Manymonth
Le body rouge avec l'entrejambe blanc par dessus le longie :
Ni vu, ni connu.
  • Les leggings : Une seule couche de laine, vêtement classique donc.  J'adore pour ma fille, porté sous une robe.  C'est chaud et ça a l'air super confortable. 

Legging Ecru bien grand avec la "Robe 'Bou".
Ca tire-bouchonne moins à présent qu'elle a grandi.
                                            
  • Les cagoules : Bon, niveau design, ce ne sont pas mes favorites, mais elles couvrent vraiment super bien la tête des petiots.  
  • Les jambières : Pratique pour recouvrir les petites gambettes en portage, ou bien au ski, pour faire un joint bien chaud entre les combis et les gants, ou les pantalons et les bottes.  
  • Le sac de couchage (aka gigoteuse) : Plutôt pour la mi-saison, ouverture moyennement pratique.  
  • Les gants : Deux épaisseurs de tricot, les enfants les aiment beaucoup.  
  • La cape : Une épaisseur de laine, très pratique à trimballer dans un sac à main, permet de bien couvrir le cou et les épaules

La cape, que j'aime également beaucoup portée
par dessus une veste à capuche.  Ca lui donne
une adorable dégaine de petit lutin!
                                                   
  • Le foulard : Peut servir d'anti-bavouille pour un tout-petit (attention : ce n'est pas absorbant.  Ca protège le t-shirt en dessous, mais le liquide finit couler vers le bas).  Sert aussi à bien protéger la petite gorge, parfait en plein hiver et/ou en cas de gros rhume.  
  • Le T-Shirt : Pour les plus grands, même principe que le body sans l'aspect évolutif.  
Bilan : Un très chouette marque, des prix un peu rudes, mais vu le temps d'utilisation des vêtements, c'est rentabilisé.  Par contre, les stocks ont une durée de vie très limités, il faut donc être à l'affut pour s'approvisionner au bon moment (vers septembre/octobre). 

Disana

Seconde marque testée, et cette fois, coup de coeur sur les salopettes en tricot : Souple, confortable, avec un petit look rétro : J'adore.  Le body Manymonth et la salopette Disana, c'est presque devenu l'uniforme de Miss Fleur.  Par contre, il faut savoir que les tricots Disana boulochent.  Au début, j'ai trouvé ça assez catastrophique, Miss Fleur se déplaçant à quatre pattes, les salopettes ont vite pris un aspect un peu plus rustique.  Mais après deux ou trois séances de déboulochage, il ne reste plus rien, et cela fait plus de 9 mois que je n'ai plus vu la moindre bouloche.  

Encore un vêtement hyper évolutif :
Porté de 7 mois à 2 ans, et c'est pas fini!
(croiser de préférence les bretelles dans le dos
pour ne pas que ça tombe comme sur la photo) 
                                                  

Disana fait également beaucoup de produits en laine bouillie, c'est une laine plus dense et plus épaisse, qui convient particulièrement aux vêtements d'extérieur.  Ils viennent de sortir cette année une collection pour les enfants plus grands, et j'ai donc offert une veste taille 8-10 ans à mon grand garçon.  Elle est magnifique, confortable, extrêmement pratique et suffisamment imperméable pour résister à des petites averses.  Je dois dire qu'après plusieurs mois d'utilisation intensive, elle a toujours fière allure, et son propriétaire l'adore au point de refuser d'essayer toute autre veste (pourtant, il faudra bien lui trouver quelque chose pour l'été...).


Cosilana

Parmi beaucoup d'autres chose, Cosilana propose des sous-vêtements en laine/soie et laine/soie/coton, dans lesquels j'ai investi pour les deux grands matelots.  Un tissu très fin, très doux, qui les a immédiatement séduits! Le P'tit Pirate râle lorsqu'il n'a plus ses t-shirts/sous-pulls à disposition, et les porte même la nuit... Ils ont également des leggings très fins qu'ils portent sous leurs pantalons en cas de grands froids.  On peut en trouver des similaires chez Engel ou Popolini. 


                                         

Hirsch Nature

Toujours dans la catégorie sous-vêtements, voici à présent les... chaussettes.  Anti-dérapantes, épaisses ou très épaisses, j'en ai essayé plusieurs paires et en ai moi-même adopté l'une ou l'autre.  Les trois matelots utilisent les "chaussettes à petits points" comme pantoufles, et apprécient avoir des chaussettes bien chaudes dans leurs bottes en caoutchouc. 

Reiff


Trouvant le sac de couchage Manymonths un peu léger pour les grands froids, j'ai déniché dans un sympathique petit magasin du coin (l'Ecoquelicot) un magnifique sac de couchage de la marque Reiff.  Il est en laine mérinos tricotée, doublé par un coton bio extrêmement doux.  Bon, l'usage du coton en combinaison avec la laine Merinos se discute, mais j'en suis en tout cas très contente.  Hélas, après deux hivers de bons et loyaux services, je crains qu'il n'en soit à ses dernières semaines d'utilisation... il sera trop petit l'an prochain.  Mais d'un autre côté, Miss Fleur n'utilisera sans doute plus de sac de couchage non plus... 


Et pour laver tout ça? 

Et bien, c'est simple... on commence par éviter de laver.  Règle d'or : On aère autant que possible, de préférence près d'une source d'air frais.   En cas de tache, on se contente de laver localement. Et, tout de même, une fois de temps en temps (ou typiquement suite à un gros vomito), on fait un lavage intégral.

Sinon, pour le lavage et l'entretien, je suis les instructions du site Mamoulia :

Est-ce que ça prend du temps? Oui, un peu, mais probablement similaire aux volumes de lessive qui auront été ainsi évités.  Et puis, moi, j'aime encore bien triturer la laine, l'essorer en l'enroulant dans un essuie, appuyer voir sauter à pieds joints (hum) sur l'essuie pour plus d'efficacité...  Le seul point logistique, c'est qu'il faut prévoir un stock suffisant d'essuies/serviettes à disposition, qui iront éventuellement faire un tour dans le séchoir après la séance d'essorage.  

Je n'ai quasiment jamais eu de problème pour récupérer des taches sur mes vêtements en laine, sauf sur les coloris écrus, très pratiques à assortir ou comme sous-vêtements, mais hélas assez vulnérables aux saletés.  Le détachant au fiel de boeuf fait en général du bon boulot. 

Je lanolise également régulièrement certains vêtements pour les imperméabiliser, essentiellement les "longuies", destinés à protéger les couches lavables.  Les gants, cagoules, capes et foulards/bandanas y ont également droit de temps en temps, pour augmenter leur résistance aux intempéries.  Je suis adepte du tartinage généreux, une bonne fraction de la bouteille y passe à chaque fois, mais le résultat est parfait! 


Où trouver de jolis lainages?

Toutes ces marques se retrouvent sans trop de surprises sur les magasins de vêtements bios en ligne.

En Belgique : 
A l'étranger : 

Et sans doute beaucoup d'autres, mais mon objectif n'est pas d'être exhaustive. 

Et pour en savoir plus? 

Si vous êtes séduits par la laine, n'hésitez pas à aller voir le site Minuscule Infini, qui publie régulièrement des tests et retours d'expérience sur diverses marques de laine.  Alors que je reste prudemment dans des modèles classiques et des couleurs unies, Alys, l'auteur du blog, explore les imprimés colorés et vitaminés et les modèles "design", c'est vraiment chouette! 






samedi 13 février 2016

Robot Turtles

Faut que je vous fasse une confession.  En fait, la navigation, les courants marins, tout ça... j'y connais pas grand grand chose.  Mon métier, c'est l'informatique.  Par conséquent, bourrée de contradiction que je suis, j'interdis à mes gosses de regarder des écrans, vu que je passe mes journées à le faire.  Enfin, interdire, interdire... Disons, limiter.  Pas de télé, pas de console, mais un ipad un peu boiteux avec plein d'applis éducatives sympa, et de temps en temps une petite vidéo youtube au coin d'un portable, ou carrément un DVD projeté sur le mur du salon.

Campagne Yakapa . Encore applicable pour l'aîné, pour les suivants...
Bon courage.  
Par contre, il y a une chose que je souhaite faire découvrir à mes enfants : ce sont les possibilités infinies de création qu'offre l'informatique.  Site Web, jeu vidéo, application...  Nous vivons à une époque où les outils de programmation se simplifient et deviennent accessibles aux plus jeunes.  Nous vivons à une époque où tout est à ré-inventer, où les métiers de demain n'existent pas encore, où la société est vouée à évoluer ou à s'effondrer sur elle-même.  Nous n'éduquons pas nos enfants pour aujourd'hui, mais pour demain, donc apprenons-leur à identifier des problèmes, à trouver des solutions et à les mettre en oeuvre.  L'informatique est un des outils qui leur permettra de réaliser ce qu'ils auront imaginé.  La programmation n'est pas difficile en soi, mais implique un mode de raisonnement structuré, qu'il est parfois difficile d'acquérir une fois adulte, si on n'est pas naturellement orienté vers cette manière de pensée.  Je suis convaincue qu'en familiarisant nos enfants avec ce genre de démarche dès leur plus jeune âge, ils aborderont très naturellement la programmation "avancée", et sauront quand et comment y faire appel dans les différents problèmes auxquels ils seront confrontés.

Bon, donc, les écrans, non (hum).  La programmation, oui. Heuuuu, y a pas comme une incohérence, là?  Bien sûr, mais malgré tout... il y a une solution : Robot Turtles.


Créé par Dan Shapiro, un génial papa informaticien, financé par un appel Kickstarter plutôt réussi, c'est un jeu de société qui, presque sans en avoir l'air, amène les enfants à écrire leurs premiers programmes.

Alors, les tortues, elles ne sortent pas de nulle part. Les geeks les plus précoces d'entre nous ont connu le Logo, langage de programmation à visée pédagogique utilisant une tortue pour dessiner des formes géométriques (ou non).  Dans mon cas, la "Tortue" était un simple curseur triangulaire, et cette dénomination m'a toujours laissée perplexe, mais des amis ont eu l'occasion de pratiquer le Logo avec une vraie Tortue Robot.

Oh que ça fleure bon les années 80! 

Donc, dans notre jeu de société, revoilà nos tortues-robot, dignes héritières du Logo.  Cette fois, pas de circuit électronique de pointe, juste... un papa ou une maman qui va "téléguider" la fameuse tortue sur le plateau de jeu, en se fiant aux instructions des petits joueurs.  Avancer, tourner à gauche ou à droite, les instructions sont fort semblables au Logo de base et sont très vite comprises.  Là où on voit que le jeu est bien pensé pour les petits (dès 4 ans), c'est en examinant de plus près les cartes d'instructions : De petites fleurs colorées permettent d'exprimer facilement les directions (fleur bleue : tout droit, jaune : à gauche et mauve : à droite), sans devoir maitriser la gauche et la droite.  Cela facilite également l'orientation dans le référentiel de la tortue.

Les cartes d'instructions
Donc, des tortues, et des instructions de déplacement.  Manque l'essentiel : L'objectif.  Point de dessin artistique ici, le but du jeu est de circuler sur le plateau en évitant des obstacles pour trouver le trésor, un joli diamant bien coloré.  Les obstacles :

  • Des murs en briques que tu peux pas passer à travers sous peine de te casser le bout du nez
  • Des murs de glace que tu peux décongeler d'un habile coup de pistolaser (Piou Piou!!!!)
  • Des caisses que tu peux faire dégager du chemin, à condition d'avoir la place derrière (quelqu'un se souvient de Sokoban?)
Le plateau peut être organisé de plein de manières différentes, selon l'inspiration du parent/maître de jeu/esclave en chef ou selon le niveau des Padawan-programmeurs.  

Ouuuhh, il est méchant celui-là!

Alors, LE facteur de succès du jeu : Les bruitages.  C'est obligé, le parent doit se triturer les méninges et inventer les bruits les plus farfelus pour les déplacements des tortues.  On peut plagier les noms des tortues telles que renseignés dans le manuel (Beep Beep, Pi, Pangle...), suivre l'inspiration du moment, ou celle des petits joueurs (au risque de devoir produire des "Prout Prout" à chaque déplacement de la tortue...).  On peut "pioupiouter" avec les rayons lasers, "splatchouiller" dans les flaques d'eau, jouer au vieux diesel qui a du mal à démarrer... y moyen de varier les plaisirs.

En cas de timidité excessive ou de crainte du ridicule, le parent est autorisé à ingurgiter un petit apéro raisonnablement alcoolisé avant d'enfiler son costume d'Andouille en Chef (mais je décline toute responsabilité, of course).

Autre élément important du jeu : Les enfants ne sont pas en concurrence.  L'objectif n'est pas de finir le premier, mais simplement d'attraper son diamant.  En cas d'erreur, on peut se corriger en appuyant sur le petit insecte, et en criant "BUUUUUUG" bien fort.   Eventuellement, si on a fini plus tôt, on peut aider ses congénères.  On n'est pas dans le coopératif proprement dit, mais l'absence de compétition est le bienvenu.  

Ce qui est également intéressant, c'est la progression des différents niveau.  On commence simple, une instruction à la fois avec les instructions de base.  Puis on rajoute les obstacles, un à la fois.  Enfin, on peut permettre aux enfants de déposer plusieurs instructions (2, puis 3, etc) à chaque tour.  Pour finir, ils peuvent construire la séquence complète de déplacement d'un seul coup.  Et à ce stade, on peut introduire la notion de "fonction" pour optimiser le nombre de cartes utilisées.  

J'ai testé le jeu avec le P'tit Pirate (4 ans et demi) et l'Aventurier (7ans et demi) et une amie de ce dernier (8 ans).  Le P'tit Pirate m'a impressionnée par sa capacité à prédire et visualiser les trajets de la tortue.  C'est très amusant de le regarder se tourner d'un côté ou de l'autre pour suivre l'orientation de sa tortue et trouver la prochaine direction à prendre.  C'est bien entendu lui qui a fait le plus usage du "Bug", mais il n'a pas du tout à rougir de sa performance! 

Les deux grands, quant à eux, n'ont eu aucune difficulté à monter dans les niveaux.  Je m'y attendais pour l'Aventurier, qui programme déjà régulièrement (avec Scratch entre autres), mais son amie, moins familière de ce genre de raisonnement, a également tout de suite compris le principe et a fini sur un sans-faute aussi.  Tous trois sont arrivés au stade des séquences complètes, avec les trois types d'obstacle, sur un parcours relativement simple.  Il me faut maintenant trouver des labyrinthes un peu plus complexes, mais il y a de quoi faire avec ceux proposés sur le site du jeu.  


Bref, un chouette jeu que mes garçons réclament souvent, qui permet de travailler de manière très ludique la construction du raisonnement algorithmique.  Grand avantage par rapport aux versions écran : L'aspect relationnel et l'implication de l'adulte, dont la capacité à trouver des bruitages plus ou moins ridicule joue un rôle essentiel dans la réussite de ce moment partagé.  

J'en profite pour remercier chaleureusement l'ASBL CSITed, qui nous a aimablement prêté le jeu a des fins de "béta-testing".