mardi 1 décembre 2015

Carcassonne : Jeu de société, et plus si affinités


Depuis Wikimedia : Carcassonne-game.jpg

L'amiral et moi-même sommes des joueurs de longue date : Des jeux de société (beaucoup), de rôle (un tout petit peut), GN (un tout tout tout petit peu), des jeux vidéo (mais ça nous est passé), mais surtout, des jeux de société.  Entre amis et cokoteurs à la belle époque estudiantine, avec des collègues en tant que jeunes travailleurs (oui, j'avais des super collègues à l'époque!), puis... grosse pause pour cause de régression vers des jeux intellectuellement moins stimulant tels que "Coucou/Beuh", "Hue Hue à dada" et "Guili guili".

Mais voilà, la période de disette ludique a heureusement pris fin, et nous voilà de retour dans l'arène, avec, qui plus est, deux joueurs supplémentaires! L'Aventurier, du haut de ses 7 ans, est déjà capable de partager bon nombre de nos jeux de société de grands (Mini-ville, Colons de Catane, Loony Quest, ...), mais, à notre grand étonnement, le P'tit Pirate (4 ans) n'est pas en reste! Bien que moins curieux du monde littéraire  et ne disposant pas de la même vitesse d'apprentissage que son grand frère au même âge, il n'en progresse pas moins, tout en discrétion, dans de nombreuses compétences.  Poussé par son frère dans des parties de jeux absolument pas adaptés à son âge, il s'accroche néanmoins, y prend plaisir, et apprend sans doute en toute discrétion une infinité de petites choses.

Bref, ayant fait le constat qu'avec le P'tit Pirate aussi, il devient agréable de jouer, et pas seulement à Bata-Waf, j'ai profité d'un des (rares!) moments en tête à tête avec lui pour lui proposer de jouer à Carcassonne.  Carcassonne est un jeu que nous possédons depuis plus de 8 ans, avec un certain nombre d'extensions que nous sommes incapables d'utiliser toutes en même temps à force d'oublier les règles d'une partie à l'autre.  Bref, un jeu plein de potentiel, extensible, et... adaptable.  Il est normalement prévu à partir de 8 ans, pour les aspects tactiques, mais en simplifiant la règle à l'extrême, il a été fortement apprécié de mon 4 ans.

Donc, pour ceux qui connaissent le jeu, je me suis contentée de lui expliquer :

  • Le placement des tuiles (continuité des éléments château, prairie, route)
  • Le principe d'un tour de jeu
  • L'objectif du jeu : Marquer des points en construisant routes et châteaux
  • Le décompte des points : Deux par tuile pour un château, un par tuile pour une route. 
Le jeu ainsi simplifié n'est évidemment pas très palpitant pour un adulte (il n'y a aucune concurrence entre les joueurs ni réellement de stratégie), mais lui a adoré : Compter les points (avec un petit aperçu de la table de deux pour les points du château), utiliser le boulier pour additionner (5 points route + 4 points château...), placer les tuiles pour créer un paysage géant (il est fan de puzzle), et, surtout, passer un bon moment avec sa maman.   

Et, comme souvent avec les enfants, il faut garder l'esprit ouvert et savoir sauter sur les opportunités.  A la fin de la partie, ayant gagné in extremis en dépassant le p'tit loup lors du dernier décompte, j'ai vite essayé de changer de sujet pour éviter les déceptions, et ai proposé une observation du paysage résultant.  En est assez vite sortie l'idée de créer nos propres châteaux, et nous nous sommes donné pour défi de créer le plus grand château possible! 



A ce moment, je suis un peu sortie de mon rôle de parents et me suis emballée sur la construction du château, mais il a néanmoins participé avec beaucoup d'amusement, et le must du must, ça a été de prendre chacun un pion, et de les faire jouer à cache-cache dans l'énorme château complètement tordu et labyrinthique que nous avions obtenu... Vive le jeu libre!




Avec des enfants, nous avons sans cesse l'opportunité de renouveler notre regard sur les jeux, outils ou objets en tout genre, accepter de les détourner, imaginer comment en exploiter le potentiel, leur trouver mille usages pour répondre au besoin de jeu et d'apprentissage de nos petits loups...  Ce fut à nouveau le cas aujourd'hui, et quel plaisir nous en avons tiré!

dimanche 1 novembre 2015

Histoires de couches

Suite à la demande d'une amie, je prend aujourd'hui la plume pour parler d'un sujet hautement philosophique : les couches.

Pas les couches du modèle OSI, ni les couches d'une pièce montée, ni les couches atmosphériques ou géologiques.  Non, les couches pour bébé.  Oui, ces trucs-machins qu'on leur met sur le derrière pour pallier leur incontinence.

L'HNI

Enfin, soi-disant incontinence... Parce qu'en fait, les couches, c'est pas indispensable (comme je dis toujours, si ça l'était, l'évolution aurait fait en sorte qu'on naisse avec).   Faire sans couche, dans nos sociétés "modernes", ça s'appelle "l'Hygiène Infantile de l'Enfant" : En gros, ça consiste à détecter les besoins du bébé et à lui proposer d'évacuer proprement au dessus d'un récipient ad-hoc.

Les avantages : 

- La compréhension du langage corporel du bébé et une complicité/connexion parent-enfant supplémentaire
- Beaucoup moins de pleurs (car oui, les bébés (ou en tout cas certains) pleurent quand ils doivent faire pipi)
- Pas de poubelle qui déborde ou de lessives puantes
- Pas de couche qui entrave les déplacements du petiot et retarde l'âge d'acquisition de la marche (sic)
- Pas de derrière dégueu à devoir torcher vaillamment, une pince à linge stratégiquement placée sur le nez.

Les inconvénients : 

- La phase d'apprentissage... 
- Les moussaillons avec qui ça prend pas
- Les officiers indisponibles la journée forcés de caser leur équipage en garderie
- Les faux positifs (on s'est bougé pour rien)
- Les faux négatifs (on est bon pour sortir les torchons)

L'HNI a été appliquée de manière très partielle dans notre navire, deux moussaillons sur trois y ayant été réceptifs le temps du congé de maternité. HNI partielle car les vrais moments "cul nul" ont été rares, mais nous restions attentifs et proposions systématiquement à chaque change.  Par contre, une fois le moussaillon entré en crèche, tout le monde perd ses repères... 

En attendant, ça nous a permis d'économiser quelques langes, et, espérons-le, aux moussaillons de s'être sentis à l'écoute et écoutés dans leurs besoins naturels.  


Les couches lavables

Mais revenons à nos moutons.  Nous parlions de couches, et voilà que je viens d'écrire une tartine sur le sans-couche.  Soit.  Donc, chez nous, nous avons utilisé des couches la plupart du temps.  Quelles couches?  A la base, nous avons opté pour des couches lavables, mais in fine, nous fonctionnons avec un joyeux mélange de langes en tissu et de couches jetables (mais un peu écologiques quand même).  

La théorie


Pourquoi des couches lavables?  Pour diminuer les déchets et la pollution, pour éviter les produits chimiques sur les fesses du bébé, parce que c'est moins cher sur le long terme (tant qu'on reste raisonnable), et parce que ça fait bobo, et qu'on aime avoir l'air bobo.   

Plus sérieusement, il existe plein de sites qui font la comparaison couches lavables/couches jetables, voici quelques liens :
- La thèse d'Anne-Sophie OURTH sur le sujet : "Les couches lavables constituent une alternative moderne, écologique et économique aux couches jetables" (2003)  
- Sur le site Lilinappy (revendeur de couches) 
- Sur le site P'tit Dessous (fabriquant de couches lavables)
- Sur le site Petites Bulles (autre revendeur)
- Sur le blog Banlieusardises  (waw ça date de 2005 quand même...)
- Un récapitulatif sur le site Consoglobe

La pratique

Et en pratique, ça ressemble à quoi, des couches lavables? Bah, à des couches, en tissu... plus ou moins exotiques, plus ou moins colorées, plus ou moins compliquées, plus ou moins fiables... En gros, il y a trois catégories :

- les couches "classiques" : On a un espèce de pampers en tissus avec scratchs ou pressions, par dessus lequel on mettra une culotte typiquement en plastique (PUL) pour imperméabiliser.  Très très fiable pour la nuit, mais effet "gros derrière" garanti.
- Les couches "Tout en un" (TE1 de leur petit nom) : La culotte en plastique est intégrée à la couche, donc on se retrouve "comme avec un pampers".  Existe avec pression ou scratch.
- Les couches "Tout en 2" (TE2 de leur petit nom) : Une culotte en plastique dans laquelle on vient poser un linge plié.  Plus simple que la classique parce qu'il n'y a pas deux couches à fermer, mais plus souple que la TE1 parce qu'on peut se contenter de ne changer que le linge et d'utiliser plusieurs fois la culotte (ça fait des économies).

Après, il y a encore les couches à poches, que je n'ai jamais testé.  Il est également possible de distinguer les couches "évolutives" qui couvrent plusieurs âges (4-13kgs) des couches "multi-tailles", mieux adaptées niveau taille mais qui nécessitent d'investir dans plusieurs tailles de couches (ex : 2-4kgs, 4-9kgs, 9-13kgs, etc.).  Les couches évolutives sont sans doute très bien pour les familles peu nombreuses, mais d'expérience, assez logiquement, elles tiennent moins bien après 2-3 enfants que les multi-tailles (qui sont moins portées donc).

En plus des couches en elles-même, il ne faut pas oublier le papier de protection, stratégiquement placé en fond de couche pour recueillir les productions non liquides et pouvoir les évacuer facilement dans la toilette (même si, paraît-il, certains risquent de boucher les toilettes.  RAS chez nous cependant).

Notre expérience

Donc, nous en sommes à 7 ans de pratique en couches lavables, à quelques mois de pause près.  Autant dire qu'on a eu le temps de tester différents trucs, et même de changer d'habitude plusieurs fois... 

Le plus simple est de repartir du début.  Nous voilà donc, l'amiral et moi-même, brandissant fièrement le contrat d'engagement de notre premier moussaillon.  Faut lui préparer son paquetage, donc, nous nous renseignons et nous optons pour les couches lavables (question d'approvisionnement en pleine mer, c'est quand même plus simple de laver que de se faire livrer des paquets de couches par hélicoptère).   Et là, oups, c'est pas si simple qu'il n'y paraît! Y a pléthore de marques, et pléthore de modèles.  Heureusement pour nous, à l'époque, il y avait une brave dame qui tenait une boutique non loin de chez nous, recevait les parents afin de leur expliquer le pourquoi du comment, et surtout, proposait un système de location.  Bah oui, c'est quand même plus sympa de tester avant d'acheter... Surtout dans le domaine des couches lavables, quand un modèle marchera avec un bébé, mais fuitera lamentablement sur un autre!  En plus, l'avantage de louer et de tester les premières semaines (un mois en général), c'est que ça permet d'acheter directement la taille deux dans la foulée, car équiper un tout-tout petit en couches lavables à sa taille, c'est pas très rentable en fait.  Mieux vaut commencer quand il atteint un gabarit plus standard (4-5 kgs).  

Donc, mon premier conseil : Trouver un revendeur qui fait des démos, et souscrire à un pack de location.  

En Belgique, il y a plusieurs filons possibles (je n'ai pas testé, juste utilisé mon ami Google, donc aucune garantie sur la qualité de ces services) : 

- Ecotribu à Bruxelles : Ils font même du ramassage/nettoyage de couches on dirait!
- L'écoquelicot à Wavre (vu très récemment sur Facebook, j'imagine qu'il faut téléphoner... ou aller voir sur place, la dame du magasin est super!)

En France : 

- Une liste d'adresse sur le site Bulle de coton

Bref, nous voilà dûment équipés, 2-3 semaines avant l'arrivée du Moussaillon.  Celui-ci débarque sur le navire (ou embarque plutôt), et après les 2-3 jours de méconium (nous n'avons pas voulu risquer d'abimer les langes de location avec du goudron), nous nous sommes lancés.

Nous avons testé initialement, de mémoire :

  • Des langes à nouer Disana : Certains ne jurent que par ça, surtout pour les tout petits, mais nous avons personnellement coincé sur les lacets qui s'emmêlaient dans la machine à laver.  On me chuchote cependant qu'en nouant les lacets avant lavage, c'est beaucoup plus gérable! 
  • Des couches en bambou Petit Dessous : Convaincus pour la nuit, moins pour la journée (gros popotin).  C'était le modèle équivalent aux Tots/Bots Bamboozles. 
  • Des couches TE2 Bambino Mio : On a vraiment apprécié ce système, très souple et pratique.  La culotte en plastique est bien ajustable, et les langes en tissus simples à plier et peu chers.  Seul bémol : Les culottes ont tendance à mal vieillir au niveau des scratchs, qui deviennent raides et peuvent éventuellement irriter le bébé s'ils sont mal ajustés. J'ai tendance à moins les utiliser avec notre petite dernière. 
  • Des TE1 P'tit Dessous : Le système était très pratique, mais ce modèle fuitait systématiquement sur nos moussaillons... 
  • Des langes Tetras savamment pliés : La séance d'origami après la lessive est un peu longuette, mais c'est vraiment très pratique pour un tout petit, associé à un snappi pour maintenir le tout.  C'est un peu le lange à l'ancienne, mais imbattable au niveau budget, surtout pour la plus petite taille qui  ne dure qu'un à deux mois. 
    Le Snappi : l'épingle de nourrice moderne qui PikPa
Au fil du temps, nous avons pu tester d'autres marques, et nos préférences ont évolué, tout comme l'offre sur le marché, d'ailleurs (certaines de ces couches ne sont sans doute plus disponibles, et d'autres sont peut-être très bien, mais nous n'avons bien sûr pas tout testé). 

  • Nous avons gardé les langes classiques pour la nuit : Imbattables niveau fuites, bien plus fiables que les langes jetables. 
  • Dans les langes classiques, mes préférés sont les So Bamboo de P'tit Dessous (qui ont fait faillite et ont été repris récemment, je ne sais pas ce qu'il en est de la qualité des nouvelles couches).  Elles sont très douces grâce à une couche de polaire, et surtout, très fines avec une qualité d'absorption imbattable. 
  • Après nos essais douloureux avec les TE1, nous avons fini par trouver une marque qui nous convenait : Les Bumgenius Organic.  
  • Au niveau des TE2 : Les Bambino Mio étaient parfaites pour débuter à petit budget, mais plus récemment nous avons trouvé les Flip de Bumgenius dont les scratchs ont l'air de mieux tenir la route.  L'insert en microfibre est top. 
  • Autre TE2 testée : les GroVia.  La culotte est très bien (intérieur pas trop plastique), mais les inserts intérieurs ont vite mal vieilli. 
Globalement, nos recommandations actuelles : 
  • Ne pas se focaliser sur une seule marque, mais varier, au niveau de la forme, de la marque, de la matière : en fonction des circonstances, on préférera un système plutôt que l'autre.  Certains langes sèchent plus vite que d'autres (ex : microfibre), donc pour tenir le coup entre deux lessives, c'est bien d'avoir de tout. 
  • Au niveau matière, il y a du choix entre coton bio, bambou, chanvre et microfibre.  Au niveau écologique, le mieux est sans doute le coton ou le chanvre.  Au niveau du bambou, difficile de trancher, on entend tout et son contraire.  Et pour la microfibre, c'est du synthétique, mais par contre, qu'est ce que c'est pratique niveau temps de séchage... 
  • Prévoir des "booster" : des carrés ou des rectangles de tissus pour rajouter des épaisseurs en fonction de l'âge du bébé, de la capacité de sa vessie ou du temps d'autonomie nécessaire (longue nuit, longue balade, ...).  Pas besoin de trop se casser la tête au niveau marque, tout est plus ou moins compatible avec tout.  
  • Au niveau du système d'attache : Nous avons une préférence pour les scratchs, plus rapides à mettre, mais attention : S'ils sont trop raides, il peuvent blesser l'enfant.  Vérifiez donc s'ils sont petits et/ou souples.  Ceux des Bumgenius sont bien, les Grovia aussi.  Les pressions ont par contre l'avantage d'être plus fiables, notamment quand Bébé aime les strip-teases...  
Sinon, dernier changement dans notre technique de change : à présent, nous utilisons des culottes en laine plutôt que des culottes en plastique.  Pourquoi? Plus confortable et plus respirant! La laine a une très bonne capacité d'absorption, donc elle emmagasine l'humidité transmise par le lange, sans la transmettre à l'extérieur. 
J'en avais acheté une à la naissance du second moussaillon, mais n'avais pas osé l'utiliser plus qu'une fois ou deux : je n'arrivais pas à faire confiance à un tissu tricoté pour garantir l'imperméabilité.  Et puis, finalement, lorsque Bébé Fleur est arrivée, je l'ai ressortie, correctement lanolisée (traitement pour imperméabiliser), et depuis, plus de fuite! Et, ce qui est magique : Alors qu'une culotte en plastique sert une ou deux nuits puis doit être lavée pour cause d'odeur insupportable, une culotte en laine a juste besoin de respirer 12 à 24h avant d'être comme neuve! Je perds le compte du nombre d'utilisations entre deux lavages...

Alors, certes, lors des longues nuits, la culotte a parfois (c'est rare chez nous) tendance à être un peu humide, voire à transférer une légère humidité au pyjama, mais finalement, je trouve que c'est signe que ça respire et que les fesses du bébé ne sont pas confinées dans une atmosphère trop malsaine. Autre avantage : Pas besoin de laver très souvent grâce aux propriétés de la laine et à l'efficacité de l'aération. 

Au niveau culottes en laine, nous avons testé deux modèles : 
  • Le shorty de Popolini (trouvé chez Zeneco) : Le nôtre a mis un peu de temps à être au top niveau protection, il a fallu bien lanolisé et attendre qu'il feutre un peu, et puis, nickel! Malheureusement c'était une petite taille, donc ça fait bien longtemps qu'il est remisé dans les caisses.  Sympa et chouettes coloris, mais il a été détrôné par l'autre marque testée : 
  • Les shorties et longuies Manymonths (trouvés chez Ecoterre ou Mamoulia) : Un fil en laine mérinos super fin qui donne une tricot très serré et fin, un tissu vraiment très souple en deux épaisseurs, et une coupe bien ajustée, le shorty pour quand il fait chaud et le longuie pour la saison froide ou comme pantalon en journée.  Après la lanolisation mode "tartinage" qui va bien (technique trouvée chez Mamoulia), aucun souci de fuite, et sans feutrage contrairement au Popolini! Bébé Fleur les porte chaque nuit, et on utilise également les longies comme leggings sous une robe, par exemple (à condition de fermer le body au dessus, sinon il tend à glisser. C'est bizarre, mais y a moyen de faire ça discrètement avec les bodies de la même marque qui ont un entrejambe amovible).

Bref, coup de coeur total pour cette matière naturelle, noble et auto-nettoyante. J'y reviendrai sûrement dans un autre article, car Bébé Fleur est quasiment exclusivement vêtue de laine et les grands moussaillons en portent une fine couche sous leurs vêtements.  


Les inconvénients


Bon, tout n'est pas rose avec les couches lavables, hein.  Faut pas se voiler la face, si c'est largement gérable même avec une famille nombreuse, ça reste plus complexe que les couches jetables (même s'il y a moins de poubelles puantes à évacuer). 

Citons, en vrac : 
  • La nécessité de mettre parfois "les doigts dans la m***".  Certes, les couches jetables débordent parfois aussi, mais avec les couches lavables, c'est beaucoup plus fréquent de devoir récurer un caca qui n'a pas réussi à se cantonner au brave papier de protection. Bah, on s'y fait hein... En tout cas, un bon rinçage avant la mise en machine suffit généralement pour faire disparaître la plupart des tâches.  
  • Le rythme des lessives qu'il faut arriver à garder.  Bien qu'avec trois moussaillons, je me demande si finalement, la surcharge de lavage due aux couches soit si importante que ça... 
  • La complexité des sorties : Il faut prévoir des langes de rechange (pas de surprise), mais SURTOUT, un petit sac pour trimballer les langes souillés.  Et là, on bloque un peu... Se trimballer avec un sac qui pue, bof.  Surtout qu'on est du genre distrait, alors le sac qui pue oublié dans un coin pendant, 2, 3, 4... jours, beurk. Donc, jetables pour les balades. 
  • La crèche : Dans notre cas, elle n'a pas été intéressée par l'expérience, donc nous sommes bien forcés de jongler entre langes lavables et langes jetables.  
  • Les grands-parents : En l'occurrence, chez nous, ils n'ont pas vraiment été séduits par notre choix, donc... langes jetables pour quand ils s'occupent de la marmaille. 
  • Le temps de séchage et l'encombrement du séchoir : Nous sommes restés pendant 6 ans sans sèche-linge, donc les couches qui sèchent au milieu du séjour, on connaît bien.  Bah, on peut dire que ça aidait à humidifier l'ambiance en hiver... 
  • Et enfin... le fameux Champignon Mangeur de Couches!  Petite mésaventure qui nous est arrivée deux ou trois fois depuis que nous avons un sèche-linge électrique, donc depuis un an à peu près : Le sèche-linge est un peu chiche au niveau temps de séchage, donc si on ne lance pas un second cycle ou qu'on ne termine pas le séchage sur un fil, la couche se retrouve stockée sans être complètement sèche.  Terrain propice à un brave petit champignon qui mange le coton, le bambou et le chanvre... Solution : La soupe de couches! Un passage à la casserole, on fait bouillir quelques minutes, et zou, on récupère une couche à nouveau fréquentable, bien qu'ayant perdu un peu (parfois beaucoup) de fibre absorbante dans l'aventure.  Et en prévention : Lessives à 60° pour les couches qui ont attendu plus d'un jour ou deux et sproutch d'huiles essentielles désinfectantes.  

Et pour conclure... 

Pour conclure, les couches lavables, c'est bien.  Mais plus de couche du tout, c'est mieux!  Et oui, nous commençons à voir le bout, et en écrivant cet article (ce qui a pris quelques semaines), je me suis rendu compte que je ne testerai probablement plus jamais d'autre modèle de couche puisque Bébé Fleur s'est joyeusement engagée sur la voie de la propreté... Et c'est tant mieux ;-). 


















vendredi 14 août 2015

Des mobiles, à nouveau : Création familiale

Cette semaine, donc, la folie des mobiles m'a reprise. J'ai complètement flash il y a dix jours sur la magnifique activité proposée par Elsa, du blog "Où es-tu, Coquelicop".  Elsa, maman de deux enfants, est également institutrice et passionnée de pédagogies.  Sa démarche et ses réflexions sont extraordinaires, et son blog est une source d'inspiration sans fin.

C'est donc l'influence de la pédagogie Reggio qui ressort ici dans la création d'un superbe mobile, avec l'importance de la présentation des outils et des matériaux (l'invitation), et la posture de l'adulte, observateur et assistant des enfants créateurs.

J'ai donc attendu de mettre la main sur une boîte de perles en bois pour proposer l'activité aux enfants.  Nous avions justement une branche qui trainait sur notre perron, trésor récolté par un moussaillon au cours d'une balade.  J'ai également été fouiller mes armoires, et en ai ressorti :

- Du fil de fer
- Une pince
- Des rondelles de bois que j'ai percées d'un trou d'un petit coup de mèche de foreuse, sous le regard très intéressé des moussaillons
- Des pommes de pin
- Des marrons
- Quelques galets
- Des plumes colorées
- Du rafia coloré
- De la ficelle
- Du fil nylon
- De la peinture à l'eau
- Une perle à facettes qui attendait de trouver un usage, et qui a fasciné les enfants.


L'invitation.  L'esthétisme n'est pas vraiment à la
hauteur, mais qu'importe, les garçons ont tout
de suite été séduits.   

Au début, les garçons ont un peu chipoté au matériel sans vraiment savoir dans quoi se lancer.  J'ai alors peut-être été un peu trop directive en leur expliquant que j'avais dans l'idée de construire un mobile, et en leur rappelant la possibilité d'enfiler les perles sur le fil de fer, chose que nous avions déjà faite le P'tit Pirate et moi.  Ils ont néanmoins démarré au quart de tour, enfilant les perles en créant des séquences plus ou moins aléatoires. 




La pince coupante... l'outil-vedette de l'activité! Ils ont
tous les deux apprécié de le découvrir, même si le P'tit Pirate
a dû être aidé pour l'utiliser. 
La sculpture du fil de fer : On
réfléchit aux formes, on plie, puis on glisse
les perles... et parfois, on recommence, car
les "virages" trop étroits empêchent le passage
des perles. 
Concentration et silence absolu
sur la terrasse
Hop, on fixe le premier fil! Pour l'occasion, j'ai suspendu la
branche au plafond de la terrasse pour la rendre plus accessible.
C'est l'occasion pour le P'tit Pirate d'utiliser des ciseaux pour
couper la ficelle, la passer dans le bout du fil de fer, et puis...
faire un noeud.  Grande nouveauté...
et apprentissage à travailler. 


Après l'enfilage de perles, l'Aventurier a voulu changer de technique, et a fait une suspension en mêlant boule à facettes, rondelles peintes et marrons, dans lesquels je me suis empressée de percer des troutrous.  Il a pour l'occasion échangé le fil de fer pour le fil de nylon.  Son frère s'est bien sûr empressé de suivre son exemple, et a, lui, essentiellement travaillé sur les couleurs.  Là aussi, j'ai du l'aider pour les noeuds.  





 


Nous avons ensuite continué notre création avec des plumes.  Je n'ai quant à moi pas pu me résigner à mon rôle d'observatrice, et ait eu envie de participer à l'activité.  J'ai donc commencé à associer plumes et perles, et là aussi, il y a eu émulation, et des plumes ont fleuri partout sur le mobile. 

Après une petite pause goûter, nous avons eu droit au débarquement de la petiote, dont les siestes finissent toujours par se terminer.  Elle aussi a voulu participer, et s'est empressée de chiper une perle pour essayer de l'intégrer à une des suspensions.  L'oeuvre n'étant pas du tout bébé-proof, nous avons du l'éloigner en faisant diversion à l'aide de perles plus adaptées à son âge, de quelques contenants... et d'une cuillère.  

Ahhh, la boule à facettes... fascinante!
Des tout petits doigts, une toute petite
perle... et une grande détermination
Hop, un peu de transvasement, c'est tout
aussi passionnant!
Et une petite perle pour assaisonner la
soupe de galets...

Une fois rentré du boulot, l'Amiral s'y est mis à son tour en inventant une petite libellule, et c'est avec un peu de regret que nous avons finalement du décréter la fin de l'activité, lorsqu'il s'est avéré compliqué d'accrocher de nouveaux éléments à notre brave vieille branche.  



Le mobile terminé! Ne reste plus qu'à lui
trouver une place dans le navire
Nous avons malgré tout encore un peu prolongé le plaisir, en approfondissant l'idée de la libellule.  

Nous avons donc à présent de drôles de bestioles colorées accrochées dans les arbres de notre jardin.  




Et là encore, l'Aventurier n'avait pas son compte... il s'est lancé dans de la sculpture de fil de fer, créant tantôt un trident, tantôt un peigne, tantôt un toboggan... 



Le retour des mobiles...

L'avantage d'être enseignant, c'est bien évidemment les vacances d'été.  7 semaines de temps libre... Enfin dans mon cas, temps libre, avec trois moussaillons, ça me fait doucement rigoler, mais disons qu'au moins, j'ai quelques bouts de soirée disponibles pour bricoler au lieu de préparer des cours.

J'en ai donc profité pour ressortir un projet en attente depuis de nombreux mois, datant de l'époque des mobiles Montessori.  Ma maman ayant suggéré que je lui fabrique un mobile semblable au mobile de Gobbi pour suspendre au dessus de sa table à langer, j'avais décidé de faire une variation sur le thème initial, avec l'avantage incontestable d'être beaucoup plus rapide à réaliser.

Matériel : 

- Un anneau en bois de 20 cms de diamètre (commandé au Home de l'Art à Chimay, si mes souvenirs sont bons
- Quatre (ou plus) boules à guirlande, du style de celles de la Case de Cousin Paul.  Ca se vend à la pièce, de l'ordre d'un euro je dirais.
- Du fil de nylon
- Des allumettes

Recette : 

Pour la fabrication, rien de bien chinois, il faut juste faire beaucoup de noeuds, et avec du fil nylon, c'est parfois casse-pied.  Le seul petit challenge technique, c'est pour accrocher le fil aux boules.  On pourrait se contenter de percer un trou avec une aiguille, mais étant donné qu'il y a déjà un trou de fait, j'ai trouvé plus simple de couper de petits bouts d'allumettes, de nouer le fil de nylon autour de chaque et de le glisser dans la boule.  

L'avantage de ce mobile, c'est qu'il ne faut pas se casser la tête pour l'équilibrage.  Il faut juste un peu chipoter pour les fils du dessus, qui constitueront la boucle permettant de l'attacher : il s'agit de bien ajuster la tension pour que le poids soit réparti sur chacun des quatre brins.  

Résultat : 

J'ai donc fait le mobile en deux exemplaires, un pour chez mes parents, l'autre pour la chambre de Bébé Fleur.  Ah oui, je ne vous l'ai pas encore dit... On a changé de navire, chaque moussaillon dispose à présent de sa propre cabine.  Mais ça, c'est une autre histoire...  

 

 

lundi 27 juillet 2015

"A la manière de"... Kandinsky



La météo de cette semaine n'étant décidément pas propice aux activités extérieures, je suis allée rechercher les boîtes de peinture en fond de cale.  J'avais depuis longtemps en tête de proposer un projet inspiré de l'oeuvre de Kandinsky, "squares with concentric circles".  Un tableau géométrique, avec des couleurs vives, une technique facile à reproduire avec des enfants : que demander de plus?

Je me suis donc lancée dans cette activité avec le P'tit Pirate, l'Aventurier ayant déserté le navire le temps de son camp scout.  C'était ambitieux, un moussaillon de 4 ans ayant tout de même des compétences encore limitées dans tout ce qui est bricolage et graphisme.  Mais soit, qui n'essaie rien, n'a rien!

J'ai commencé par imprimer l'oeuvre originale, puis l'ai invité à l'observer.  J'espérais qu'il me parle ronds et carrés, mais il n'a guère été prolixe sur le sujet, se contentant de compter soigneusement les douze cases.  Soit, c'était déjà un bon point de départ!

Première étape : Diviser la feuille

Matériel : Deux feuilles de papier à dessin A4, une latte graduée de 30 cm, un crayon.  

J'ai commencé par diviser ma feuille en expliquant la procédure au moussaillon, puis ai voulu lui faciliter la tâche en traçant les repères de mesure sur sa feuille.  Que nenni! L'objet latte l'a beaucoup intrigué, ainsi que la possibilité de pouvoir tracer une ligne parfaitement droite.  Soit! Premier rappel de la Règle Universelle des Activités avec Enfants : Ne pas se donner d'objectif! Le processus est plus important que le résultat, et s'il montre un intérêt, c'est qu'il apprend.  



Bien tenir la latte, positionner le crayon... l'art de tracer des lignes droites!

En bas, l'oeuvre très scolaire du Cap'taine Moi-Même, en haut, l'oeuvre du P'tit Pirate.  Y a déjà plus de "potentiel créatif"...

Deuxième étape : Peindre les carrés


Matériel : De la gouache, de l'aquarelle, les marqueurs... n'importe quoi qui permet de colorier.  Nous avons utilisé nos pots de gouache, en diluant bien chaque couleur pour avoir une texture se rapprochant de l'aquarelle.  

S'il a bien compris la consigne, le Moussaillon l'a vite adapté aux particularités de son ouvrage, à savoir, puisque ses cases étaient petites, en colorier plusieurs d'un coup histoire de ne pas y passer la semaine.  Il n'a pas non plus tenu à être exhaustif, et s'est permis de laisser de grandes zones blanches.  



Troisième étape : Découper et peindre des ronds

Matériel : du papier pour imprimante, des ciseaux, de quoi colorier

Une fois l'étape peinture arrivée à son terme, nous avons commencé les ronds concentriques.  Enfin, ronds... nous avons pris un peu de liberté avec la géométrie, le Moussaillon ayant remarqué d'étranges "ronds carrés" dans l'oeuvre de Kandinsky.  J'ai donc dessiné un carré aux bords largement arrondis, ainsi que plusieurs ronds, en me basant sur des bouchons, biberons et autres objets à base ronde trainant dans les environs immédiats.  Le nombre d'éléments à produite étant assez important, j'ai plié ma feuille plusieurs fois pour découper plusieurs pièces d'un seul coup.  

Le P'tit Pirate a suivi mon exemple, mais encore une fois en le mettant à sa sauce.  Il a découper quelques "formes" pas du tout géométriques, et n'a pas été tenté par l'étape "pliage".  Il faut dire qu'il a traversé une phase d'hypoglycémie profonde, vite corrigée par un casse-croûte express.  













Une "Cracotte" plus tard, il s'est remis au travail, avec une énergie créatrice renouvelle... mais difficilement canalisable.  Il s'est mis à peindre et à coller les uns aux autres tous ses découpages, dans un joyeux mich-mach, avant d'abandonner le navire et de filer au salon se faire une partie de foot imaginaire.  Bref, j'ai continuer toute seule mes découpages et mes mises en couleurs.  

Quatrième étape : Le collage 

Matériel : Un tube de colle

Là, c'est l'étape qui nécessite le plus de réflexion, dans le choix des couleurs et l'alternance couleurs chaudes/couleurs froides, afin d'obtenir un résultat équilibré.  On peut également jouer avec l'irrégularité du positionnement des ronds, enfin bref, s'amuser un peu.  

En insistant un peu, j'ai réussi à obtenir le retour du P'tit Pirate à la table, et lui ai proposé d'utiliser mes ronds excédentaires.  Il s'est exécuté en deux minutes, puis est retourné à ses jeux, jetant à peine un regard au résultat final de son travail.  

Ma création, très fidèle à l'original, avec en plus un petit look "seventies" amusant. 


L'oeuvre du P'tit Pirate, colorée, géométrique, plein de fantaisie enfantine. J'aime. 

Bilan de l'activité : 

Ce fut assurément un bon moment partagé, même si j'ai du beaucoup résister à ma tendance naturelle à guider mon Moussaillon dans un chemin pré-tracé.  De toute façon, toute résistance est inutile, lorsqu'un enfant est lancé dans une activité qui lui plaît, il est vain de vouloir restreindre son énergie créatrice, quelle que soit la direction qu'elle prend.  Le Moussaillon a pris beaucoup de plaisir à tracer des lignes, à peindre, à découper, à coller, mais il n'a pas vraiment souhaité exploiter le modèle proposé.  Et tant mieux, il n'y a guère de mérite à copier! 

Néanmoins, je pense re-proposer cette activité à une autre occasion, en présence de l'Aventurier.  Lui étant à un âge où l'élan créatif n'a plus la même spontanéité qu'à 4 ans, il pourrait sans doute mieux profiter du cadre de cette activité que son frère qui, finalement, n'avait besoin que d'avoir quelques outils sous la main.  

Quant à moi... et bien j'ai pris plaisir à manipuler, à découper, à peindre... à me concentrer sur un travail simple, artistique, sans objectif si ce n'est, pour une fois, occuper mes mains plutôt que ma tête.

Enfin, si jamais cette oeuvre vous inspire, sachez qu'il y a mille manières d'en tirer parti avec des enfants.  J'ai choisi une version simple mais assez longue, il en existe d'autre : En utilisant des crayons de cire et de l'aquarelle, en utilisant du papier de couleur pré-découpé, en travaillant à plusieurs, chacun sur un carré, en 3D en empilant des bouchons de couleurs et de tailles différentes... Laissez libre cours à votre imagination! (ou, à défaut, utilisez le moteur de recherche de Pinterest :-p). 


vendredi 24 juillet 2015

Quatrième trimestre : Debout les gars!

Continuons donc la mise à jour de notre journal de bord, catégorie "Evolution de la bleusaille".

Développement du moussaillon 

Nous en étions restés avec un moussaillon de 9 mois, potentiellement debout et potentiellement rampant (ce qui n'est donc pas le cas de ma recrue n°3).  Le quatrième trimestre sera consacré à l'approfondissement de ces compétences, à l'exploration de l'environnement et introduit tout doucement les prémices du dialogue.  Si, en pratique, on n'obtient dans le meilleur des cas que les traditionnels "Papa" et "Maman", en interne, les circuits neuronaux se créent, les synapses s'agitent dans tous les sens et ça mémorise du vocabulaire à tout berzingue.  Soyez-en sûr, le langage du moussaillon finira par exploser tôt ou tard, et vous finirez par demander grâce devant l'avalanche des Pourquoi!

Il devient à présent difficile de donner une évolution mois par mois, celle-ci dépendant tellement du rythme personnel de l'enfant.  Certains feront déjà leurs premiers pas, tandis que d'autres travailleront plus la communication.

Globalement, la motricité fine évolue : les petits doigts du P'tiot sont capables d'utiliser le mode "pince", et d'attraper des objets entre le pouce et l'index.  La concentration évolue, le regard se fait très observateur.  Les livres prennent tout leur intérêt, aussi bien au niveau observation qu'au niveau manipulation.  Quel travail tout en délicatesse, le tournage de pages.  Les deux mains peuvent à présent faire deux choses séparées en même temps.  A table, il devient de plus en plus autonome et s'essaie à l'utilisation des couverts si on lui laisse l'opportunité de les manipuler lui-même.

Les jeux de cache-cache se complexifient, le moussaillon cherche à retrouver les objets cachés.  Il commence à apprécier les contenants : Vider, remplir, ouvrir, fermer... Des gestes mille fois répétés, si simples en apparence, mais derrière ces petits yeux concentrés, ça fourmille de circuits neuronaux en pleine activité!

Nous parlions du déplacement plus haut.  Nous avons souvent tendance à nous focaliser sur la marche, mais il y a tellement de prémices, tellement de petites étapes tout aussi importantes, mais qui passent parfois inaperçues.  Se mettre debout à deux mains, à une main, se déplacer en se tenant aux meubles, marcher à quatre pattes ou sur les fesses, se mettre debout sans appui... Pour peu qu'on l'observe, chaque enfant surprend par un enchaînement bien personnel de toutes ces étapes.  L'Aventurier n'a su se mettre debout sans appui que bien après avoir acquis la marche, tandis que sa soeur a fait l'inverse.  Quant au P'tit Pirate, crapahuteur précoce, il a mis longtemps avant d'être capable de revenir en position assise, ce qui n'était guère pratique.

Enfin, le déplacement horizontal est une chose, le vertical ne doit pas être négligé pour autant! Grimper sur les meubles, quel bonheur! Table basse, chaise, petit escabeau, voire carrément grand escalier, terrain de jeux inimitable mais tellement éprouvant pour les parents angoissés que nous sommes... Le déplacement se fait à présent en trois dimensions, et ouvre de nouvelles perspectives de bêtises/d'autonomie (tout est une question de point de vue) à l'enfant : Empiler quelques objets et grimper dessus pour accéder au Graal inaccessible...

Toutes ces découvertes ouvrent de nouvelles perspectives à l'enfant : Découvrir son environnement... et au delà.  Découvrir le monde, agir dessus, interagir.  Quel pouvoir lui est à présent accessible! Quel potentiel d'aventures! Hélas viennent avec un lot de frustrations liées aux limitations physiques ou simplement parentales, empêchant le petit moussaillon d'explorer les moindres recoins du navire.  Avec les premiers "Non" parentaux viennent les premières expressions de la volonté contrariée du moussaillon.  Les caractères peuvent s'affirmer et s'exprimer au travers de ces émotions qui s'enrichissent : Après la joie, la détresse physique, la peur, la tristesse, voilà la colère qui vient pimenter le quotidien de l'équipage.

Et Bébé Fleur... 

Bébé Fleur, elle continue à prendre son temps, à son rythme, elle attend son heure.  Mais une fois que le déclic est là, ça ne traîne plus! Ramping fonctionnel à 10 mois, passage au 4 pattes une semaine plus tard, et dans la foulée, la position debout qu'elle adopte extrêmement rapidement.  Nous la retrouverons bientôt debout sans appui des mains... Avant de la voir traverser un nouveau palier de stabilisation de ses acquis, qui durera plusieurs mois.

Up!

Mais Bébé Fleur ne s'ennuie pas pour autant : Elle vide les paniers à linge, elle joue avec le piano de son frère, elle lance ses jouets aux quatre coins de la pièce, elle démolit les constructions des autres moussaillons, ...  Bref, c'est un Démon Entropique de la pire espèce, mais tellement, tellement mignon...

Matériel et activités

Au niveau des manipulations, il est bien entendu toujours possible de proposer les activités du trimestre passé : Boîte à formes, paniers à trésor, objets à découvrir... Même s'il est à présent dans le déplacement, le moussaillon ne dédaignera pas à l'occasion s'assoir tranquillement et s'affairer paisiblement devant quelques objets divers.  Mais pas longtemps, généralement.  

Les cubes sur le miroir, pour encore plus
de sensations
Triptyque d'activité Goula, aussi apprécié
par le P'tit Pirate, du haut de ses 4 ans

Quelques jolies perles Grimm's et une boîte à oeufs (vide, of course).
L'idée, c'est de Alys, du blog Minuscule Infini
Et à propos d'oeuf, un oeuf en bois et un
coquetier, c'est aussi l'éclate
Ah, et la concentration portée à son comble : Le vidage systématique
de l'étagère à jeux/livres... 
Un panier à linge rempli de vêtements soigneusement repliés : Géant!

Autres jeux qui ont rejoints nos coffres à l'occasion de ce quatrième trimestre : Les instruments de musique.  Enfin, à vrai dire, ils étaient déjà là, mais ils deviennent à présent sacrément intéressants pour notre Petite Fleur : Piano, guitare (sous surveillance), xylophone, clochettes, bâton de pluie, etc.  Dans la catégorie Home Made, on peut également se débrouiller avec une bouteille en plastique remplie de riz comme maracas, ou bien des couvercles de casseroles comme cymbales.

Miam, la jolie clochette.  C'est un Fa. 
Le piano électronique de l'Aventurier,
adopté par la P'tite Soeur.  Il a été remplacé
par un "vrai" piano numérique depuis, pour
encore plus de plaisirs de 1 à 99 ans!

























Par contre, les déplacements étant nouveaux, on peut envisager de le guider dans ses explorations motrices, en mettant à sa disposition des objets qui l'aideront à avancer.  Je ne parle pas des trotteurs, dont l'usage est déconseillé d'une part à cause des dangers qu'ils induisent, et d'autre part, parce qu'ils ne permettent pas un bon apprentissage (suspension sur l'entrejambe, mauvaise position, mauvais sentiment de sécurité de l'enfant, ...).  Par contre, et c'est beaucoup moins cher, une
caisse en carton, un petit tabouret, n'importe quel objet un peu stable mais néanmoins mobile peut apporter beaucoup de plaisir à notre petit explorateur.   Evitez cependant aussi de trop servir vous-même de support d'apprentissage à la marche à pied... Très mauvais pour le dos! Nous avons beaucoup souffert avec l'Aventurier, haut comme trois pommes et qu'il fallait guider interminablement dans l'appartement, à moitié pliés en deux pour pouvoir tenir ses petites mimines.  Le P'tit Pirate étant plus grand en taille, nous a épargné des douleurs aussi vives, mais ce fut tout de même dur à supporter.  Quelle délivrance quand le moussaillon accepte enfin de se contenter d'une seule main! Mais pour Bébé Fleur, nous ne lui avons pas proposé ce petit jeu, ou elle ne l'a pas demandé, je ne sais pas très bien.  Toujours est-il qu'elle a appris à marcher, certes plus lentement que ses frères, mais surtout, sans assistance! 

Le Wheely Bug a aussi beaucoup de succès,
en mode "porteur".  C'était pas prévu pour ça
à l'origine, mais ça fait un sacré bolide...
Hop, un tabouret Ikea et c'est parti
pour l'aventure 

  
Y a pas toujours besoin de matériel sophistiqué
pour s'entraîner... Une table basse, c'est déjà
un bon point de départ.  D'abord, on s'en sert
pour se mettre debout, puis pour attraper tout ce
qu'il y a dessus, puis pour tourner autour,
et enfin, après quelques mois d'entraînement,
on se met debout dessus!
9 mois, ça parait un bon âge pour s'entraîner aux tractions... 

La fin de ce quatrième trimestre a coïncidé chez nous avec l'arrivée du printemps et la possibilité de profiter du jardin.  C'est toujours un must pour les moussaillons, qui, d'un coup, s'épanouissent au contact du bon air et des premiers rayons de soleil printaniers.  Evidemment, c'est mieux pour les pantalons si le moussaillon maitrise déjà la marche bipède, mais le quatre pattes, c'est bien aussi.  C'est juste plus de travail pour la machine à laver... 



Que de découvertes au jardin! Une brindille qui traine, et hop,
dix minutes d'intense concentration. 
Ah oui, sur le navire, ça manque d'eau, alors
les garçons ont un circuit Aquaplay, trèèèèès
vite adopté par Bébé Fleur.  Prévoir beaucoup
de tenues de rechange, surtout quand le fond
de l'air reste frais. 



 Enfin, et puisqu'il est parfois utile de disposer d'activités-ressources pour occuper le moussaillon dans sa chaise haute puisqu'il n'est pas possible de toujours courir derrière, pourquoi ne pas l'initier aux arts plastiques?  Une feuille de papier scotchée sur la table, quelques crayons faciles à prendre en main, et c'est parti! Temps de l'activité : 120 secondes, top chrono... 


Premier dessin, avec des crayons "spécial
bébé".  Bon, je n'ai pas trouvé ça très
convainquant, la forme n'invite pas vraiment
au tracé. 
Oeuvre d'art comestible... Beaucoup
de succès!